top of page

Plus que millénaire, l'église Sainte Anastasie
inscrite au titre des Monuments historiques
présente quelques particularités qui se dévoilent
à qui veut bien s'arrêter à son chevet !

Installée dans une échancrure de la vallée de l’Allanche, en bordure de la D679 (ou voie de grande communication entre Bort-les-Orgues et Saint-Flour) l’église dont Sainte Anastasie est la titulaire (martyre chrétienne du 1er siècle après JC) et Saint Loup le Saint patron (évêque de Troyes du Vème siècle) figure parmi les plus anciens édifices religieux de la commune.

​

​

Description architecturale

86420-by085r26ft-whr.jpg

L’église Sainte Anastasie est une construction maçonnée, voûtée et charpentée. Construit en pierre de lave, l’édifice présente, à l’extérieur, différents types d’appareillage de pierre dont le plus remarquable est celui à joints minces du chœur et du chevet roman.

 

On y accède depuis un porche néo-gothique, reconstruction de la fin du XIXe siècle, ménagé dans le mur gouttereau méridional qui a remplacé un porche couvert, dispositif très courant en Haute-Auvergne.

​

L’édifice se présente sous la forme d’une nef simple à trois travées, persistance en plan de la cella romane initiale, dont les deux dernières, voûtées de croisées d’ogives, sont flanquées de chapelles latérales. Une tribune s’inscrit dans l’espace de la première travée dont la voûte cintrée est légèrement brisée. Une baie axiale éclaire cet espace supérieur.

​

Si les chapelles orientales sont médiévales (XVe siècles), les deux chapelles occidentales sont des copies du XIXe siècle.

​

La nef débouche sur un majestueux arc triomphal saillant à trois rouleaux, dispositif de transition vers le chœur au plan tréflé, avec abside principale et absidioles latérales.

©Pierre Tourvieille de Labrouhe

Chaque absidiole qui est ici une véritable petite chapelle latérale, est éclairée par une baie, modifiée au XIXe siècle, inscrite dans une arcature faisant légèrement saillie. Trois arcs, au cintre un peu écrasé, retombent sur quatre colonnes. Côté Sud, une petite baie romane, encadrée par des colonnettes, permet un apport de lumière supplémentaire.

L’abside voûtée en «cul-de-four», se compose d’une arcature arrondie composée de six colonnes qui inscrivent trois fenêtres romanes, agrandie au XVIIe siècle.
 

Cette disposition en hémicycle à l’intérieur, se traduit à l’extérieur par un chevet plat formant clocher. Abside et absidioles sont invisibles depuis l’extérieur où le mur droit règne. La sacristie, construction moderne, s’adosse à ce chevet plat et ne permet pas d’appréhender la subtilité de ce dispositif unique en Haute-Auvergne, alliant deux formes classiques de l’architecture romane.

A l’Ouest, un clocher à peigne à 4 baies «ouïes» de forme ogivale flanque le pignon occidental de la nef et propose un balcon du sonneur remanié dont l’accès est permis par un escalier à vis.

​

L’entier des volumes de l’église est totalement voûté. C’est à la fin du XIXe siècle que le comble de l’église est crée par la suppression de la couverture en lauze, le rehaussement des murs de 45cm et la construction d’une charpente en bois recouverte d’ardoises.

L’église Sainte Anastasie présente un aspect hétéroclite, représentatif de l’évolution architecturale des églises de Haute-Auvergne de la période romane à nos jours.

cloches-sainte-anastasie.jpg

Clocher à peigne à 4 baies ©Etienne Brinon

Chaque période de construction ou de reconstruction propre à notre région est ici représentée. Le chœur roman, véritable particularité architecturale, fait la singularité de cet édifice.

L’église Sainte Anastasie présente un aspect hétéroclite, représentatif de l’évolution architecturale des églises de Haute-Auvergne de la période romane à nos jours. Chaque période de construction ou de reconstruction propre à notre région est ici représentée. Le chœur roman, véritable particularité architecturale, fait la singularité de cet édifice.

​

Le clocher à peigne, immortalisé en son temps par le photographe Albert Monier, confère à l’église son aspect identitaire, qui le rapproche des églises de Chalinargues, de Moissac ou de la chapelle de Mouret pour ne citer que des édifices de la commune de Neussargues-en-Pinatelle. Enfin, la présence des deux clochers, l’un roman et l’autre de style gothique, donne à l’église son caractère bicéphale unique en Haute-Auvergne.

​

​

Décors, sculptures et peintures murales

ange-sainte-anastasie.jpg

Si l’appareillage roman suffit à créer un remarquable décor à l’extérieur de l’église, celui-ci est rehaussé par la qualité des sculptures romanes des colonnettes aux chapiteaux sculptés de masques ou de feuilles allongées, et surtout du formidable programme décoratif des modillons alternant figures humaines, atlante et bestiaire local.

 

Une litre funéraire, bande réalisée à base de chaux et signifiant les droits de la noblesse locale sur l’église, contraste avec le noir de la pierre.

 

A l’intérieur, l’unique décor visible aujourd’hui est la peinture de la voûte du chœur représentant le Christ. Les récentes analyses stratigraphiques nous dévoilent une succession de décors remontant pour les chapelles latérales au Moyen-âge que les travaux de restauration s’attacheront à révéler.

Peinture de la voûte du chœur représentant le Christ ©Etienne Brinon

Mobilier

Suite aux épisodes révolutionnaires dévastateurs, l’ensemble du mobilier (autels, retables, chaire à prêcher, confessionnaux) fut renouvelé au cours du XIXe siècle et commandé à la famille Peuch, menuisiers à Saint-Flour. Le maître-autel en chêne, qui mérite un regard plus attentif, figure parmi les pièces les plus importantes réalisées à cette époque dans la région.

​

A noter qu’un reliquaire de Sainte Anastasie et Saint Loup, protégé au titre des Monuments Historiques, est actuellement présenté dans les collections du Musée de la Haute-Auvergne de Saint-Flour.

maitre_autel-sainte-anastasie.jpg

Vue Intérieure ©Etienne Brinon

maitre_autel-sainte-anastasie-2.jpg

Maitre Autel ©Etienne Brinon

maitre_autel-sainte-anastasie-3.jpg

©Etienne Brinon

3 publications pour aller plus loin :

 

• MOULIER Pascale et MOULIER Pierre ; 2001 ; Églises romanes de Haute-Auvergne - Tome 3 - Région de Saint-Flour ; Editions Créer (2)
 

• VINATIER Bernard ; 1996 ; Les Églises Romanes du Cézallier au Puy Mary ; Les Amis du Vieil Allanche et de son canton
 

• TOURVIEILLE de LABROUHE Pierre ; Revue de la Haute-Auvergne - T. 81, juillet-décembre  2019 ; L’église médiévale de Sainte-Anastasie

​

bottom of page