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Quelques repères historiques

L’église dont Sainte Anastasie (martyre chrétienne) est la titulaire (fêtée le dimanche qui suit le 25 juin) et Saint Loup (Evêque de Troyes) le Saint Patron (fêté le dimanche qui suit 1er septembre) est mentionnée dès 804 dans une charte de donation à l’Abbaye de Moissac (Tarn-et-Garonne) sous le nom de sancta lustazia. À ce titre, l'église figure parmi les sites clunisiens d'Auvergne.


De cette construction de la période carolingienne ne persiste aucun élément en élévation puisque l’architecture la plus ancienne qui se présente à nous remonte au XI ou XIIe siècles. Il s’agit du chœur qui conserve ses dispositions tant intérieures qu’extérieures, ainsi que d’une partie des élévations de la nef visibles à proximité du clocher-peigne.

En 1216, l’église apparait une nouvelle fois dans une charte de donation à l’Abbaye de Moissac dont l’Abbé précise en conserver la gestion au prieuré de Bredons (sur la commune de Murat).

En 1450, l’église est consacrée. Nous mettons en relation cet acte de consécration avec les importants travaux que connait l’église à cette période, soit la construction des deux chapelles dites seigneuriales (Nord-Est et Sud-Est) et le voûtement des deux premières travées de la nef de l’église qui passe d’une voûte en plein cintre à une voûte brisée sur croisées d’ogives.

Il convient de rappeler que depuis le XIVe siècle, le village de Sainte-Anastasie est protégé par le Château Saint-Eustache dont la famille de de Dienne devient le Seigneur. A ce titre, elle obtient de la comtesse de Foix, Dame du château de Merdogne, droit de sépulture dans l’église.


Ce droit persistera jusqu’au XVIIIe siècle et la Révolution française puisque Jean de Dienne à travers une lettre au Pape en sollicite de recouvrir le droit.

Aux XVII et XVIIIe siècles, l’église se transforme avec l’édification d’un nouveau clocher dit à peigne sur le pignon Ouest et la construction plus tardive d’un escalier permettant d’accéder au balcon du sonneur, élargi par la même occasion.


Notons toutefois l’élargissement des baies romanes du chœur en 1641, témoin d’une campagne de travaux d’embellissement que nous pouvons mettre en rapport avec certains décors identifiés comme XVIIe dans l’analyse stratigraphique.

La Révolution française aura des conséquences dramatiques pour l’église de Sainte-Anastasie, dont l’entier des objets de valeur et l’entier des cloches seront confisqués et menés à Murat.
L’implication de Jean de Dienne, Seigneur de Saint-Eustache lors des États Généraux en 1789 comme membre de la noblesse réfractaire aux réformes, devenu par la force des choses émigré politique, peut sans doute expliquer cette razzia destructive.

Aussi, le XIXe siècle apparaît comme un renouveau. Les archives de la fabrique de l’église nous apprennent que l’entier du mobilier est restauré. Il convient de rappeler que cet effort sera rendu possible grâce au legs de Monseigneur Delcusy, Évêque de Viviers et originaire du Bousquet de Sainte-Anastasie, dont le montant considérable permit de réaliser l’agrandissement comme l’embellissement de l’édifice.

Entre 1877 et 1886, l’église se voit dotée de deux nouvelles chapelles. La chapelle dite du Sacré Coeur au Nord-Est et la transformation du porche d’entrée en chapelle en symétrie. A l’intérieur, l’entier du mobilier est refait : stalles, autels, maître autel, retable, chaire à prêcher, confessionnaux sont commandés à Joseph Peuch de Saint-Flour.
C'est aussi au cours de cette période que la sacristie est agrandie pour y créer une salle de catéchisme et un grenier.

1905 : Loi de séparation de l’église et de l’état - Un inventaire exhaustif est réalisé.
a noter que le conseil municipal, encore au fait du pillage de la Révolution, s’oppose dans un premier temps à la réalisation d’un tel inventaire.

1965 : Les dispositions du chœur de l’église changent suite au Concile œcuménique Vatican II :
On installe un nouveau autel placé plus à l’avant de façon qu’on puisse tourner autour. L’ancien maître-autel est laissé au fond du chœur. On place un ambon (pupitre très simple) un fauteuil pour le célébrant.

Aujourd’hui, la paroisse de Sainte-Anastasie a intégré la paroisse Notre-Dame de Haute Auvergne.

Étude historique réalisée par Pierre Tourvieille de Labrouhe, architecte du patrimoine

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